SOPHROLOGIE ET MEDITATION SUR L’ABJECT


Comment se libérer d’une dépendance

La sophrologie propose des techniques efficaces qui permettent d’agir de façon bénéfique sur le corps et le psychisme. Elle permet de traiter des problèmes quotidiens, tels qu’ arrêter de fumer, perdre du poids, retrouver un meilleur sommeil, ou encore traiter les phobies. Pourtant, si utiles qu’elles soient, ces techniques paraissent réductrices car elles ne prennent en compte que le corps et le psychisme de l’être humain.
De son côté, la méditation propose un chemin spirituel sublime, qui permet à l’être humain de réaliser pleinement sa nature profonde. Mais cette voie peut paraître escarpée à certaines personnes et éloignée des difficultés quotidiennes avec lesquelles elles se débattent.
Aussi, une approche particulièrement féconde consiste à rapprocher ces deux disciplines et à percevoir comment elles s’enrichissent et se fécondent mutuellement. La sophrologie puise ses principes et ses techniques dans le Hatha Yoga, le bouddhisme tibétain et le Zen japonais. Aussi, rapprocher la sophrologie de la méditation permet de retrouver la source et l’inspiration de la sophrologie en dépassant le coté " bricolage " qu’elle présente parfois. Par ailleurs, aller vers la sophrologie après l’apprentissage de la méditation permet de donner un ancrage très concret et emprunt de légèreté à la pratique méditative. Ces deux approches se complètent ainsi heureusement.
Afin de lutter contre les différents poisons de l’esprit ( ignorance, orgueil, désir, jalousie, avarice….), le bouddhisme du Grand Véhicule propose de développer les vertus opposées. Ainsi, une personne emprunte de beaucoup d’orgueil générera de l’humilité, tandis que celle qui est animée par l’égoïsme cultivera la générosité…
Pour libérer l’esprit du désir, une technique s’avère particulièrement efficace : la méditation sur l’abject. Ainsi, une homme trop sensible au charme féminin prendra conscience que le corps de la femme qui lui apparaît si désirable, est, en réalité, un agencement particulier de muscles, de tendons, de viscères, qui tous pris individuellement s’avèrent peu séduisants. Et si l’on retirait la peau qui recouvre ce corps qu’il désire si ardemment et qu’il idéalise, du même coup, son désir retomberait instantanément. Cette pratique permet ainsi de ne plus être le jouet de la tyrannie du désir. Elle permet aussi de mieux aimer la femme réelle avec laquelle nous vivons, avec ses qualités et ses défauts que nous reconnaissons et acceptons.
La sophrologie a repris et adapté cette pratique de la méditation sur l’immonde. Cet exercice est utilisé tout particulièrement pour se libérer de la dépendance à un objet : la cigarette, l’alcool, la nourriture …
A l’occasion d’une initiation reiki, j’ai récemment enseigné cette pratique à une personne qui voulait vraiment s’arrêter de fumer.
Nous avons d’abord examiné la cigarette sous son aspect le plus séduisant. La boite était d’un noir élégant, les cigarettes fines et leur papier d’un toucher délicat.
Puis, nous sommes allés au-delà de cette vue partielle afin d’avoir une perception globale et juste de la cigarette. Et la personne a bientôt reconnu que la forme d’un mégot écrasé est assez peu engageante ; que l’odeur d’un cendrier sale est nauséabonde ; et que la vue de poumons encrassés par la fumée est effrayante. Ainsi, dans un souci de justesse, nous avons perçu la cigarette dans l’ensemble de ses composantes.
Après ce recensement exhaustif, la personne a décidé de recueillir ses mégots dans un bocal qu’elle garderait précieusement sous les yeux. Par ailleurs, elle va accrocher dans sa salle de bains une photo de poumons endommagés par la fumée. Enfin, elle a décidé de garder, dans une pièce de son appartement, un cendrier encrassé qu’elle vient parfois sentir pour finir de se dégoûter de la cigarette.
Quand l’envie de fumer se présentera, elle se remémorera l’image peu engageante du pot rempli de mégots, ou la photographie des poumons endommagés et elle se souviendra de l’odeur du cendrier. Ces sensations lui permettront d’endiguer plus facilement la vague du désir de fumer. Et au bout de quelques minutes, lorsque le pic du désir sera retombé, elle se sentira alors plus libre vis à vis de la cigarette et plus confiante en elle, en ses capacités
Par ailleurs, l’énergie du reiki donnera beaucoup plus de puissance à sa pratique.
Voici un exemple de la façon dont on peut se libérer d’une dépendance en combinant deux approches différentes, mais pleinement complémentaires.

Christian Ledain, le 16 juillet 2010
Christianledain@wanadoo.fr