pratique sur les canaux et chakras du corps subtil


Les pratiques avancées du Yoga sollicitent de façon privilégiée le corps énergétique. Elles nécessitent d'amener les souffles subtils à l'intérieur du canal central , pour les placer à des endroits spécifiques , nommés chakras. En gardant l'esprit concentré à ces différents points, les Yogis accomplissent alors certains mouvements qui permettent une circulation particulière de l'énergie, le desserrement des chakras et l'obtention de nombreux bienfaits physiques et mentaux.
Les pratiques que nous mettons en œuvre intéressent les êtres animés par une motivation ordinaire et qui souhaitent obtenir un meilleur état de santé physique et mental. Elles intéressent aussi les Yogis qui visent les résultats ultimes de la pratique, à savoir mettre définitivement un terme à la souffrance de la maladie, de la vieillesse et de la mort, car ces exercices vont leur permettre de se familiariser avec le corps subtil, de développer leur concentration et d'approfondir leur méditation.
Mais avant d'aborder les pratiques en elles-mêmes, il peut être utile de rappeler certaines notions relatives au corps subtil.

1. Composition et fonctionnement du corps énergétique

Nous disposons d’un corps physique que nous connaissons bien : c’est lui qui savoure le café bien chaud et qui apprécie nettement moins le linteau un peu bas contre lequel on se cogne la tête! 
Ce corps matériel est posé sur un corps énergétique que l’on ne voit pas, mais qui en constitue le substrat. Ce corps subtil ressemble ainsi aux structures métalliques sur lesquelles un entrepreneur vient couler du béton pour former du béton armé. 
Les Yogis partagent une conception commune de ce corps énergétique, même si l'on trouve ici ou là des nuances mineures selon les traditions.

11. les canaux


Notre corps énergétique se trouve composé de 72 000 canaux. Tout comme le réseau routier français se trouve formé d’autoroutes, de routes nationales, départementales et, enfin, de chemins vicinaux, notre corps énergétique est constitué de canaux principaux, secondaires et mineurs.
Les canaux principaux sont au nombre de trois : le canal central (Sushumna), celui relié à la narine gauche (Ida) , celui relié à la narine droite (Pingala).
Tout comme sur le réseau routier circulent des véhicules, à  l’intérieur des canaux subtils circulent des souffles énergétiques.

12. Les souffles subtils

Les souffles subtils sont des manifestations de l’énergie vitale. A chaque instant nous prenons et  dépensons cette énergie pour assurer le métabolisme de notre corps et accomplir nos différentes activités physiques, verbales et mentales.
Chaque souffle subtil remplit une fonction bien définie à l'intérieur d'un certain périmètre. Il existe ainsi un très grand nombre de souffles subtils, certains très importants, d’autres secondaires et d’autres subsidiaires. On peut ainsi recenser cinq souffles principaux et cinq souffles secondaires.
Les cinq souffles principaux sont le souffle ascendant, le souffle de vie, le souffle support de feu, le souffle omniprésent et le souffle descendant. Ils peuvent ici ou là recevoir différentes dénominations, mais ils sont toujours clairement identifiés par les Yogis et Yoginis.  

13. les chakras

Les chakras ("roues" en sanskrit) désignent des centres énergétiques où se rejoignent un grand nombre de canaux. A certains endroits du corps subtil ce réseau est d'une particulière densité, tandis qu’à d’autres endroits ce maillage est moins intense. Pour reprendre notre image de la carte routière française, un grand nombre d’artères rayonnent à partir de Paris, Lyon et  Marseille, tandis que cette irrigation est, par exemple, nettement moins importante au niveau de Mourmelon.

Il existe un très grand nombre de chakras, mais certains sont plus importants que d’autres. Les principaux centres énergétiques sont positionnés le long du canal central, situé juste devant la colonne vertébrale. Ils sont localisés au sommet du crâne, entre les deux yeux, à la gorge, au cœur, nombril, extrémité du sexe, périnée.
Les deux canaux latéraux et les sept principaux chakras
Kangra, Himachal Pradesh, gouache peinte vers 1820
 
Parmi les chakras secondaires, on peut recenser ceux qui sont situés au niveau des grosses articulations de notre corps physique (épaules, des genoux, chevilles, hanches), ainsi qu'à l’arrière des yeux, à l’extrémité des seins.

  2. La jonction des trois principaux canaux


Le canal central part du sommet du crâne pour descendre à la pointe du coccyx. Les deux canaux latéraux, longent par définition le canal central. Ils prennent naissance à l’extrémité des narines, remontent au début des sourcils, plongent à l’intérieur de la tête puis  descendent le long de la colonne.

A un point particulier, situé quatre travers de doigts sous le nombril, les deux canaux latéraux s’incurvent et rejoignent le canal central.
Représentation simplifiée des trois canaux principaux et de leur jonction

Il est ainsi possible de prendre les souffles subtils lors de l’inspiration, de les faire descendre le long de la colonne, de les faire entrer dans le canal central, de les amener à un endroit déterminé (par exemple le chakra de la gorge) afin d’accomplir alors certaines pratiques physiques qui vont permettre de desserrer ce chakra pour obtenir certains  résultats bénéfiques. Lorsque les souffles sont entrés dans le canal central, on veille à les y maintenir par la concentration.
La représentation plus détaillée figurant ci-dessous montre la disposition des canaux latéraux qui enserrent le canal central et le compriment au niveau des chakras principaux. Le desserrement des canaux latéraux obtenu par des exercices spécifiques permet une circulation de l'énergie à l'intérieur du canal central. 
 

3. Memento des pratiques mises en œuvre


Pour vous aider à mettre en œuvre par vous-même les exercices que nous avons exécutés, voici quelques repères.

1er pratique

Amener les souffles au niveau du chakra de la gorge, les y garder.

Rotations de la tête à droite, à gauche, devant.

2eme pratique

Souffles au niveau du cœur

« Lasso » ou « jet de pierre » au-dessus de la tête : main droite, puis main gauche.

Rotation épaule droite, puis épaule gauche.

3e pratique

Souffles au niveau du nombril.

Rotation de l’abdomen, à droite, à gauche, puis « pomper »

4e pratique

 Pendant la friction des mains, amener les souffles dans le canal central et les y maintenir ;

Massage du corps

Décocher trois flèches à droite, trois flèches à gauche

5e pratique

Souffles au niveau du chakra secret et à la base de la colonne

Saisir genou droit : trois rotations à gauche ; saisir genou gauche : trois rotations à droite.

Saisir genoux gauche et droit et « ramer » : mouvements arrière à droite, à gauche. Puis mouvements avant à droite, à gauche.

Conclusion

Une pratique quotidienne est excellente.
L'ordre de ces techniques doit toujours être respecté : il serait ainsi incorrect d'aborder la deuxième pratique sans avoir préalablement accompli la première.
Ces exercices constituent de véritables trésors  de la pratique. Leur mise en œuvre doit impérativement être sous-tendue par une excellente motivation : le souhait de se libérer de la souffrance et le désir ardent de contribuer activement au bonheur de tous les être vivants.
Je vous en souhaite une excellente mise en œuvre.

Christian Ledain
professeur de Yoga

entrainement des canaux subtils et des chakras


 
 
Les trois principaux canaux

Le desserrement des chakras


Nous aborderons samedi 08 décembre des pratiques énergétiques avancées.
Elles permettent d'être en excellente santé physique et mentale, de mettre plus facilement à distance les perturbations de l'esprit, de favoriser la concentration et d'obtenir de grandes réalisations à travers la méditation.
Ces pratiques sont mises en œuvre par des êtres ordinaires, comme nous, mais aussi par de grands Yogis et Yoginis car elles constituent une base formidable pour des réalisations supérieures.
Le stage s'adresse à toutes les personnes qui sont animées par un excellent état d'esprit : la détermination à se libérer des difficultés physiques et mentales,  et la volonté de concourir à un monde meilleur et plus harmonieux.
Aucune connaissance ou pratique préalable n'est requise : toutes les précisions nécessaires seront données à cette occasion sur le corps subtil : les souffles, les canaux , les chakras.
Le but n'est pas d'amasser des connaissances, mais d'apprivoiser cinq exercices fondamentaux que vous pourrez ensuite mettre en œuvre facilement par vous même.
J'insiste : ces exercices sont simples et, en même temps, très puissants et bénéfiques. 
 
CONTENU DU STAGE
 
Dans les pratiques énergétiques que je montrerai nous ferons passer les différents souffles subtils qui irriguent notre corps énergétique dans le canal central . Nous dirigerons ensuite cette énergie  vers différents centres, que l'on appelle chakras, afin de les activer et de les "ouvrir". Nous aurons, pour cela, recours à différentes pratiques physiques que nous mettrons en œuvre sur des rétentions de souffle poumons pleins. En raison de ces rétentions de souffles, ces pratiques sont déconseillées aux  personnes ayant des problèmes cardiaques.
Les deux dessins figurant ci-dessous vous seront utiles pour mieux visualiser la circulation de l'énergie et l'action menée au niveau des différents chakras.
Il est possible d'écrire et de prendre des notes pour se souvenir des exercices. Maintenant, je demande que personne n'enregistre les indications qui seront données.

Ce stage est gratuit et s'inscrit dans le cadre du Téléthon afin de recueillir un peu d'argent pour des personnes qui souffrent de maladies dont nous ne souffrons heureusement pas. s puissantes causes de bonheur futur. 
 
INFORMATIONS PRATIQUES :
 
Lieu : salle municipale Merthyr Tydfill, au dessus du marché du centre (rue Médéric, face à la mairie) au 2e étage. Là où nous avons cours le lundi à 17h30.
  
horaires : 10h30-12h00 environ (ouverture des portes à 10h15)
  
Pratique effectuée soit sur votre coussin de méditation, ou un tapis roulé que vous apportez, soit sur une chaise  qui est fournie.
  
Un chèque d’un montant libre  à l’ordre de AFM -TELETHON vous permettra d'accumuler de très puissantes causes de bonheur futur.
  
Ce chèque vous permet d’obtenir une réduction fiscale de 66 %. Ainsi un don de 50 € à l’AFM-Téléthon ne vous coûtera en réalité que 17 €.
L’AFM vous adressera par courrier un reçu fiscal. Il suffira, lors de l'établissement de votre déclaration d’impôt sur le revenu, de marquer le montant de votre don au point 7, case UF du formulaire de déclaration.
 
Christian Ledain ,
professeur de Yoga .

la notion de réincarnation


Historiquement, le Yoga constitue un des sat darshana, un des six points de vue philosophiques sur le monde, énoncé par l’hindouisme. Chacun de ces sat darshana poursuit un objectif commun : mettre un terme au cycle des renaissances, appelé  samsara.  En effet, chaque être vivant, à travers différentes conditions d’existence, est amené à reprendre naissance des milliards et des milliards de fois. Comme dans ces différents états, les êtres y font l’expérience de la souffrance, ils cherchent nécessairement à s’en échapper. Le Yoga constitue donc une des voies qui mène à la cessation de la souffrance.

Maintenant, il n’est pas indispensable à un pratiquant occidental d’adhérer à la théorie de la réincarnation pour s’engager avec succès dans la pratique du Yoga. Il existe, en effet, différents niveaux de pratiquants, lesquels poursuivent des aspirations plus ou moins élevées. Il serait ainsi regrettable, pour une raison doctrinale, de  s’empêcher de profiter de bienfaits élémentaires, rapidement accessibles, sur le plan général de la santé, tant physique que mentale.

Par-delà même l’intérêt que l’on porte au Yoga, réfléchir à la réincarnation, aux fondements de cette théorie,  s’avère d’un intérêt capital pour un Occidental  qui pourra trouver dans ces réflexions un grand apaisement intérieur. En effet, dans une société où la mort est devenue tabou, où l’attachement aux nouvelles technologies fait ressurgir l’espoir de réparer l’être humain, et avec lui le rêve fou de l’immortalité, le refoulé ressurgit nécessairement sous forme d’angoisse. Réfléchir posément, en profondeur, à la réincarnation, c’est offrir à l’être humain une perspective plus souriante que l’horrible constat pascalien : « Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste. On jette enfin de la terre sur la tête et en voilà pour jamais. 

I La théorie de la réincarnation


L’idée générale est assez simple : la personne humaine se compose d’un corps physique et d’une conscience. Au moment de la mort, le corps se sépare de la conscience. Le corps se dégrade et  vient, comme le dit Baudelaire, «  rendre au centuple à la grande Nature
Tout ce qu'ensemble elle avait joint② *», t
andis que l’esprit demeure et vient s’unir à un nouveau corps.

Le terme réincarnation n’est pas vraiment approprié car l’esprit ne vient pas nécessairement s’associer à un corps fait de chair (du latin caro), perceptible par nos cinq sens. Il existe, en effet, différents modes d’existence, dont certains, tels que les êtres humains et les animaux, possèdent un corps physique, tandis que d’autres, tels que les êtres infernaux et les esprits avides, n’en possèdent pas.

Le terme de transmigration est plus approprié car il englobe un champ plus vaste : il indique simplement que quelque chose passe d’une existence à l’autre, sans toutefois préciser si ce « quelque chose » s’associe à un corps matériel, ou bien à un corps plus subtil. Cependant, comme le terme de réincarnation est celui qui nous est le plus familier, pour éviter toute préciosité, nous le retiendrons ici.

Il existe différentes conceptions de la réincarnation dont rendent compte plusieurs traditions spirituelles. La première distinction porte sur ce qui se réincarne : les adeptes de l’hindouisme considèrent qu’il s’agit de l’âme (atman en sanskrit), tandis que le bouddhisme parle du continuum mental.

Examinons brièvement ces deux points de vue.

·         La conception hindouiste


La conception hindouiste de la réincarnation est exposée de façon synthétique dans un extrait du Mahabharata, la Bhagavad Gitâ, récit psalmodié journellement par des millions d’Indiens, texte aussi sacré au cœur des Hindous que les Evangiles le sont pour les Chrétiens. Dans ce texte, l’enseignement que va dispenser Krishna prend place dans un contexte dramatique qui touche chacun de nous au plus profond. Compte tenu de son caractère poignant, universel et déterminant, il convient de le rappeler ici à grands traits.
Bhagavad Gîta : Arjuna et Krishna sur le champ de bataille
 
Un combat se prépare à Kurukshétra entre deux clans, les Pandavas et les Kauravas, tous deux issus d’une même famille. Un des Pandavas, le prince Arjuna, s’apprête à livrer bataille sur son char, mais il est soudain pris d’une angoisse qui le paralyse.  «  O Krishna, quand je vois les miens désireux de combattre, préparés, mes membres défaillent, ma bouche se dessèche, le frisson s’empare de mon corps, mes poils se hérissent, mon arc Gâdhîva me tombe des mains, ma peau est brulante, je ne puis tenir debout et mon esprit semble pris de vertige » (I, 28-29-30). Un psychiatre moderne trouverait sans doute dans ces vers une description précise d’une attaque de panique.

Arjuna ne tremble pas pour sa propre vie qui est en danger, mais pour celle d’êtres aimés, membres de sa famille.  « Et le fils de Partha , debout, vit dans les deux armées adverses, ses père, grand-père, maitres, oncles maternels, frères, fils, petits fils ou compagnons, beaux-frères et amis »( I, 26-27)

Il est ainsi animé d’une compassion intense et qualifie de crime intolérable cette guerre contre les membres de sa propre famille. Mu par la non-violence, il refuse donc de combattre, même si les membres du camp adverse le provoquent, préférant ainsi subir une injustice plutôt que d’en commettre une. «  Ceux-là, ô destructeur de Madhu, même s’ils me frappent, je ne désire pas les frapper, fut-ce pour la royauté des trois mondes, encore bien moins pour celle de la seule terre » (I, 35)

Arjuna dénonce un acte injustifiable à ses yeux, fondé au surplus sur de vils motifs. «  Hélas ! Malheur ! Nous étions déterminés à commettre un grand crime puisque, convoitant la royauté et le plaisir, nous nous apprêtions à tuer les nôtres » (I, 45)

Entendant ce discours d’Arjuna, Krishna, son conducteur de char, va alors lui répondre fermement. A travers ce Chant du Seigneur Bienheureux ,  Krishna révèle sa véritable nature : il est la manifestation du grand dieu Vishnou, celui qui préserve l’ordre de l’univers. Krishna expose ainsi les éléments de la sagesse du brahmanisme : Arjuna craignait de commettre un crime, mais, en réalité, il ne va tuer personne. « En vérité, jamais ne fut le temps où je n’étais pas, ni toi, ni ces chefs de peuples ; et plus tard, ne viendra pas celui où nous ne serons pas » (II, 12)

Le corps seul disparait au moment de la mort, mais l’âme, non née, ne meurt pas. « Le non-être n’accède pas à l’existence, l’être ne cesse pas d’exister ». (I, 16) « Ces corps ont une fin ; l’esprit qui s’y incarne est éternel, indestructible, incommensurable ». (II, 18) « A la façon d’un homme qui a rejeté des vêtements usagés et en prend d’autres, neufs, l’âme incarnée, rejetant son corps usé, voyage dans d’autres qui sont neufs » (II, 22)

Krishna définit alors les caractéristiques de l’âme. « Elle ne peut être ni coupée, ni brulée, ni mouillée, ni desséchée ; nécessaire, omniprésente, stable, inébranlable, elle est éternelle » (II, 24)  « Ces corps ont une fin ; l’esprit qui s’y incarne est éternel, indestructible, incommensurable. Voilà ce qu’on proclame. C’est pourquoi combats, Fils de Bharata. » (II, 18)

Krishna enjoint ainsi à Arjuna de livrer bataille car tel est son devoir, en raison de son appartenance à la caste des guerriers, les Kshatriyas.

Ainsi, dans la conception hindouiste, c’est l’atman (âme) qui se réincarne. Niant l’existence de l’âme, le bouddhisme parle, lui, d’un continuum de conscience.

·         La conception bouddhiste


Un autre courant de pensée issu de l’Inde, le bouddhisme, enseigne que ce qui transmigre est un continuum, une succession d’instants de conscience.

L’argumentation  de base est la suivante.

En observant la nature, on constate que tout phénomène résulte nécessairement d’une pluralité de  causes et de conditions. Ainsi, un chêne ne peut exister que si un gland a été mis préalablement dans une terre suffisamment fertile et a reçu l’ensoleillement et la quantité de pluie appropriés.

La relation qui unit un phénomène et sa cause est particulière : la cause et la conséquence sont nécessairement consubstantielles, c’est-à-dire de nature identique. Ainsi un chêne ne pourra jamais procéder d’un noyau de pêche, de prune, ou d’un pépin de raisin : seul un gland sera à son origine.

Tous les phénomènes , sans aucune exception, obéissent à un tel principe, y compris les phénomènes mentaux. Ainsi,  l’instant de conscience que j’expérimente en ce moment trouve son origine dans l’instant de conscience qui l’a immédiatement précédé, lui-même découlant de l’instant de conscience immédiatement antérieur, et ainsi de suite. Je peux donc remonter, en toute logique, une seconde en arrière ;  puis tout aussi logiquement, une minute, une heure, une journée, un mois, une vie même en arrière. Si je suis cohérent, je dois également reconnaitre qu’au sortir du ventre de ma mère, l’instant de conscience que j’expérimentais alors, en ouvrant les yeux, tirait son origine de l’instant immédiatement antérieur. Et je remonte ainsi tout le cours de ma vie intra-utérine.

Sans lâcher le fil d’Ariane de mon raisonnement, je considère alors qu’au moment où l’ovule et le spermatozoïde, issus du corps de mes parents, se sont rencontrés, cette union a été à l’origine de la première division cellulaire qui a ensuite créé mon corps physique actuel. Mais l’instant de conscience que j’expérimentais alors ne pouvait trouver son origine que dans l’instant de conscience immédiatement précédent. Et je remonte ainsi à ma vie antérieure, et ainsi de suite, vie après vie. Ainsi d’une vie à l’autre, le corps change, mais le continuum de conscience demeure. En toute bonne logique, il n’y a ainsi pas de commencement à la conscience : je reprends naissance depuis des temps sans commencement.

A un moment donné, conscient de cette situation, lassé d’expérimenter la souffrance, je décide de m’engager fermement dans la voie qui mène à la Libération du cycle des existences.

Telle est, brossée à grands traits, notre condition humaine selon le bouddhisme.

Une telle conception est proprement vertigineuse. Elle n’en n’est pas moins d’une rigueur logique implacable.

Nous avons ainsi rappelé les bases sur lesquelles la discussion relative à la théorie de la réincarnation peut maintenant s’engager.

La réincarnation n’est pas qu’une question de croyance, de déterminisme culturel, ou plus simplement encore de gout. C’est une conception solide, argumentée, rationnelle, basée sur des principes rigoureux.

Comme toute théorie, elle a ses détracteurs, et c’est bien légitime : ce dialogue est le signe d’une vie de l’esprit,  un mouvement de l’intelligence humaine. Examinons donc, afin de nous faire une idée plus assurée, et peut être même nous forger une conviction, les arguments présentés en faveur et en défaveur de la réincarnation.

II Pro et contra


Commençons par examiner la validité des arguments hostiles à la réincarnation.

21. Les arguments opposés à la réincarnation


On peut en identifier facilement trois.

211 L’argument d’autorité


Un tel argument consiste à adopter un certain point de vue, simplement parce qu’une autre personne, jugée supérieure à soi, l’a exposé. Il s’agit d’une soumission à l’avis d’autrui qui se résume ainsi : «  Je récuse la notion de réincarnation parce que telle personne affirme qu’elle n’existe pas. »

Dans la mesure où le catholicisme demeure la religion dominante en France,  et que son influence sur le plan des idées a été déterminante depuis plusieurs siècles, nous présenterons ici son point de vue sur la réincarnation, même si l’attitude d’autres courants de pensée mériterait incontestablement d’être aussi relevée.

Le catholicisme récuse la notion de réincarnation. Il se fonde pour cela sur une proposition incise de l’Epitre aux Romains, (chapitre 9, 27), dont l’auteur reste anonyme* : «  Et comme les hommes ne meurent qu’une fois, après quoi il y a le jugement, »

Les textes officiels actuels qui exposent la doctrine de l’Eglise, à savoir  La constitution dogmatique sur l’Eglise, Lumen Gentium, et Le Catéchisme de l’Eglise catholique, se réfèrent uniquement à cette affirmation lapidaire de l’Epitre aux Hébreux pour justifier le rejet de la réincarnation. Ainsi, aucun argument rationnel ne fonde-t-il cette thèse. Tel est le dogme énoncé par l’Eglise sur cette question.

Nous relèverons, par ailleurs, et c’est essentiel, qu’à aucun moment le Christ ne se prononce dans les Evangiles, ni en faveur, ni à l’encontre de la réincarnation. Il ne dit simplement rien sur ce sujet.

212 L’argument tiré de l’expérience


Prenant maintenant appui sur son expérience individuelle, une  personne peut nier la réalité de la réincarnation. Cet argument peut s’exprimer ainsi : « La réincarnation n’existe pas car je n’en ai aucune perception : je ne me souviens d’aucune vie antérieure ». C’est là un sentiment général. Cela suffit-il pour autant à forger une conviction ?

Une réponse de bon sens peut aisément être apportée à cet argument : « ce n’est pas parce qu’on n’a pas la perception d’un phénomène, qu’un tel  phénomène n’existe pas ». Un aveugle qui nierait l’existence du soleil, au prétexte qu’il ne le voit pas, ne convaincrait que peu de personnes, sauf d’autres aveugles, bien entendu.

Un phénomène peut ne pas être perçu par nos sens parce qu’il est trop proche, ou trop lointain, ou trop subtil. Le progrès technologique a ainsi permis la fabrication d’un télescope tel que Hubble,  suffisamment  puissant pour observer de lointaines galaxies que l’on n’identifiait pas il y a trente ans. Elles n’en existaient pas moins pour autant à cette époque. De la même façon, la fabrication de microscopes au XIXème siècle n’a pas « inventé » les microbes, mais a seulement permis leur observation.

Examinons donc maintenant le troisième type de raison.

213 la mise en doute des capacités intellectuelles : malhonnêteté et dérangement mental


Un autre argument tenu à l’encontre de la réincarnation consiste à décrédibiliser celles et ceux qui reconnaissent son existence. Un tel argument peut s’exprimer ainsi : « Ceux qui prétendent que la réincarnation existe sont des charlatans ou des fous. » Faute d’atteindre le contenu du message, il s’agit alors de récuser le messager.

·         Tromperie

La malhonnêteté consisterait à affirmer l’existence de la réincarnation, alors qu’on saurait pertinemment qu’un tel phénomène est dépourvu d’existence. 

A cette accusation il peut être répondu qu’une personne qui s’efforce de tromper autrui cherche, par ce biais, à obtenir un avantage qu’elle n’obtiendrait pas autrement. Le trompeur manipule autrui pour obtenir de l’argent, du pouvoir, des faveurs, ou simplement attirer l’attention sur soi, gagner une forme de célébrité.

Comment lever un tel doute concernant les qualités morales du locuteur ? Prendre le temps d’examiner longtemps, et en profondeur, son comportement quotidien. Seulement ainsi s’apercevra-t-on qu’il ne cherche nullement à nous tromper.

·         Trouble mental

Le dérangement mental invoqué consisterait à s’illusionner soi-même, en toute bonne foi, parce que les capacités intellectuelles de la personne sont altérées.

A cette accusation, il pourra être répondu par l’avis d’un psychiatre : cet expert attestera que la personne qui affirme l’existence de la réincarnation ne présente aucun trouble mental.

Voici les arguments traditionnellement opposés à la théorie de  la réincarnation. Nous espérons les avoir exposés honnêtement afin que chacun puisse se faire une juste opinion de leur valeur.

Examinons maintenant les arguments exposés en faveur de la réincarnation.

 

22 Les arguments en faveur de la réincarnation


Là encore, plusieurs arguments peuvent être avancés.

 

221 Une croyance fondée sur une théorie cohérente


La connaissance des vies antérieures fait partie des capacités développées par les Yogis. Ce « pouvoir » (siddha) découle d’une maitrise de la concentration. Patanjali l’a d’ailleurs énoncé très clairement autour du IVe siècle ap. JC dans les Yoga Sutra : « En amenant les tendances innées (à la surface de la conscience), (on acquiert) la connaissance des vies passées » (YS III, 18)

Pour Patanjali, nos actes laissent une empreinte dans notre esprit. Ces dépôts se trouvent engrangés dans le psychisme et donnent ainsi  des tendances innées (samskara) qui colorent la personnalité de chacun. Grâce à des niveaux très profonds d’absorption méditative, le Yogi peut percevoir ces tendances et, dans la mesure où ces dernières constituent des empreintes du passé, il peut le remonter et connaitre ses vies antérieures.

On trouve des maitres faisant état d’une telle connaissance dans des traditions spirituelles diverses : hindouisme, jaïnisme et bouddhisme. Ceci n’a rien d’étonnant : ces courants de pensée recourent à des exercices yoguiques comparables, à la mise en œuvre de pratiques méditatives intenses et partagent la même croyance en la réincarnation.

Dans la mesure où le yoga constitue fondamentalement une discipline pratique, nous renvoyons l’étude approfondie de la pensée hindoue, jaïne ou bouddhiste à des centres spécialement dédiés à ces enseignements.

A de ce premier argument favorable à la réincarnation, relatif à la cohérence intellectuelle, s’en ajoute un deuxième qui porte sur les expériences faites par certaines personnes.    

 

222 Les témoignages qui attestent l’existence de la réincarnation


Deux types de témoignages valides existent à propos de la réincarnation : ceux relatés par des êtres ordinaires et ceux effectués par des êtres ayant développé de très grandes capacités mentales.

2221 les témoignages d’êtres ordinaires

L’importance de ces témoignages, et du travail qui a été mené récemment autour d’eux, notamment par J-P. Schnetzler, est capitale puisqu’elle a fait sortir la réincarnation du domaine de l’ésotérisme, de la foi ou du merveilleux  poétique, pour entrer dans le champ des sciences humaines.

Ian Stevenson,  psychiatre canadien, professeur à l’université de Virginie, a consacré trente années de sa vie à recueillir 2600 témoignages d’enfants attestant l’existence de la réincarnation. Se livrant à la vérification détaillée des propos qui lui étaient relatés, Stevenson a publié 64 cas particulièrement étayés. Vingt sont accessibles en langue française depuis 2007*.

Stevenson a entrepris ses recherches dans plusieurs pays, ceux où la fréquence de tels témoignages est relativement importante : Inde, Sri Lanka, Thaïlande, Birmanie et Liban. Au Liban, où la population musulmane druze ne rejette pas la théorie de la réincarnation, la fréquence du souvenir d’une vie antérieure y atteint son apogée : 1 cas sur 500 enfants nés.

Les recherches portent sur des témoignages de très jeunes enfants (entre 2 et 4 ans) car de tels souvenirs s’effacent rapidement, surtout s’ils font l’objet d’une désapprobation familiale ou sociale. Par ailleurs, pour procéder à la vérification de ces témoignages, il est plus facile de remonter de quelques années en arrière, plutôt que de quelques décennies !

Ces enfants, hormis les propos dérangeants qu’ils tiennent, ne présentent pas de caractéristiques particulières : ni intelligence précoce, ni « pouvoir » spécial, tel qu’intuition, préscience, clairaudition, clairvoyance, capacité à léviter … Ce sont en tous points des êtres ordinaires.

De leur vie passée, pas d’évènement notable à citer, hormis le fait que dans 61 % des cas observés par Stevenson, ces existences s’achevèrent de façon violente : accident, suicide ou meurtre. De telles circonstances dramatiques, l’impossibilité de vivre la vieillesse qui permet de prendre de la distance par rapport à la vie présente, pourraient expliquer le très fort attachement de ces êtres à leur vie antérieure, d’où le souvenir de cette existence passée qui subsisterait dans l’existence présente.

Pour donner une idée d’un exemple-type de ces récits, tel enfant prétend s’appeler « en réalité » autrement que le nom que ses parents viennent de lui donner. Il affirme être marié avec telle personne, avoir lui-même des enfants portant tels prénoms, exercer tel métier.  Si l’enfant répète ce propos avec suffisamment d’insistance, si ses parents ne le rabrouent pas trop, et s’ils ont même la patience de se déplacer au village indiqué, parfois éloigné, ils peuvent alors avoir quelques surprises : oui, dans ce village, a bien vécu un homme qui portait le nom cité par l’enfant, mari de telle femme, père de tels enfants, mort de façon brutale à telle période. Il arrive même que l’enfant actuel  reconnaisse sa femme, ses enfants, des objets lui ayant appartenu dans son existence  précédente, voire même livre un détail troublant : telle somme d’argent qu’il avait cachée sous le parquet dans sa vie antérieure  s’y trouve effectivement encore si on soulève la latte…

Les travaux de Stevenson ont placé réincarnation dans le champ d’étude de la science. Si on ne trouve pas en eux une preuve irréfutable de la réincarnation, de tels travaux ébranlent néanmoins fortement les certitudes hostiles à la transmigration, celles fondées sur le seul dogme, qui dans l’histoire humaine a toujours servi l’obscurantisme.

2222 Le mode de détection de certains maitres 

Nous avons déjà souligné que les réminiscences de vies antérieures sont des phénomènes reconnues  dans les milieux imprégnés des traditions hindoue, jaïne ou bouddhiste.

Il existe toutefois une spécificité remarquable - à notre connaissance unique - dans le bouddhisme tibétain quant à l’utilisation qui est faite de la réincarnation : la révélation de souvenirs de la vie immédiatement antérieure joue un rôle déterminant dans la détection des maitres qui sont appelés à guider les autres êtres et à assurer de hautes responsabilités, telles que la direction de monastères.

De tels êtres, appelés tulkous, sont délivrés du cycle des renaissances. Par pure compassion, ils décident néanmoins de revenir sur terre pour nous permettre d’avancer sur le chemin de la Libération.

La procédure qui permet de détecter de tels êtres comprend le recueil de différents « signes » qui ne peuvent être perçus et compris que par des personnes disposant elles-mêmes de capacités élevées. Ainsi, seul un être à l’esprit pur peut reconnaitre un autre esprit lui-même dépourvu de toute souillure.

Mais le mode de sélection comprend aussi la collecte de données objectives qui peuvent donc être acceptées par tout un chacun. Certains maîtres donnent ainsi, de leur vivant, des indications écrites ou orales sur le lieu de leur renaissance, voire sur leur future famille. Mais l’épreuve la plus convaincante porte sur la reconnaissance d’objets. Le film Kundun de Martin Scorsese, a très bien montré cette phase de la procédure : sur une table, différents objets personnels ayant appartenu au XIIIe Dalaï Lama se trouvent posés, mélangés à d’autres, étrangers: plusieurs paires de lunettes, différentes canes, rosaires, cloches, tambours, sont ainsi proposés à l’enfant. Et celui-ci choisit sans se tromper les différents objets de sa précédente incarnation. Il a une connaissance directe qui ne passe pas par le raisonnement.

Comme nous l’avons indiqué, les critères objectifs ne sont pas les seuls pris en compte dans ce mode de détection : le ressenti particulier que perçoivent les Lamas qui approchent l’enfant, le charisme qui se dégage de lui, sa maturité étonnante,  les visions du Régent Réting, ne sont pas des données mesurables, quantifiables. Ces éléments sensibles sont pourtant déterminants pour parvenir à la certitude d’avoir découvert le bon enfant.

Aux esprits matérialistes, ou sceptiques, on pourra avancer un argument de bon sens : ce mode de recrutement des élites, si original, s’avère finalement très performant. Il semble même bien  valoir le nôtre fondé sur la compétition et l’accès aux Grandes Ecoles parisiennes. Compte tenu des capacités intellectuelles hors du commun manifestées par les êtres qui sont ainsi détectés, de l’ampleur de la tâche qu’ils accomplissent quotidiennement (enseignement, direction de structures), pour se limiter aux seules données aisément quantifiables, il est certain que ces personnes disposent à la naissance de capacités hors du commun. Qu’un petit paysan, issu de la province pauvre de l’Amdo, soit devenu chef d’Etat, prix Nobel de la Paix, autorité morale internationalement reconnue, voilà bien une prouesse d’un mode de recrutement et d’un système éducatif qui mériterait d’être étudié !

Pour rester sur le plan uniquement rationnel, on peut estimer que si le résultat d’un processus apparait excellent, les bases sur lesquelles un tel système est conçu ne sont peut-être pas dépourvues de valeur ?

Conclusion


Notre objectif ici n’est pas de démontrer l’existence de la réincarnation, mais simplement d’apporter des éléments qui puissent éclairer une réflexion libre et sereine. Tous les points de vue – arguments, contre-arguments - méritent d’être examinés avec attention. Sans un tel effort d’analyse nous ne saurions avoir qu’un vague avis, qu’un autre avis, non moins vague, viendrait aisément remplacer.

Certains retrouveront peut-être espoir, soulagement, ou courage pour affronter les inévitables épreuves de la vie. Je le souhaite du fond du cœur : c’est à eux que cet article est dédié. Puissent-ils trouver un peu de lumière et de réconfort dans ces lignes et qu’ils sachent qu’une voie de Libération existe, éloignée autant du néant matérialiste que du dogmatisme obscurantiste.

Christian Ledain

Notes :


* Pascal, Pensées, Commencement, 154, Le Guern, édition de la Pléiade)

* Baudelaire, Une charogne, Spleen et Idéal, Les Fleurs du Mal

③ Traduction française du groupe nominal Bhagavad Gitâ

L’épitre aux Hébreux a été pendant très longtemps attribuée à Saint Paul de Tarse. Elle se trouve ainsi traditionnellement placée dans le Nouveau Testament après les lettres écrites par cet auteur. Cependant, cette attribution est maintenant mise en doute car, comme l’affirme Jean Grosjean dans sa notice introductive (Nouveau Testament, Epitre aux Hébreux, Notice, p.755, édition de la Pleiade, 1971) : « elle a une parenté de pensée mais non de style » avec les épitres de Paul.  « On songerait plutôt maintenant à Apollos ».

* Rédigée dans le cadre du concile de Vatican II, le texte Lumen Gentium (1964) fixe La constitution dogmatique sur l’Eglise. Le chapitre VII, 48, sur le Caractère eschatologique de la vocation chrétienne reprend les termes de l’Epitre aux Hébreux : « Ignorants du jour et de l’heure, il faut que, suivant l’avertissement du Seigneur, nous restions constamment vigilants pour pouvoir, quand s’achèvera le cours unique de notre vie terrestre (cf. He 9, 27), être admis avec lui aux noces et comptés parmi les bénis de Dieu (cf. Mt 25, 31-46), au lieu d’être, comme les mauvais et les paresseux serviteurs (cf. Mt 25, 26) écartés par l’ordre de Dieu vers le feu éternel (cf. Mt 25, 41), vers ces ténèbres du dehors où « seront les pleurs et les grincements de dents » (Mt 22, 13 ; 25, 30). » 

*  Le Catéchisme de l’Eglise catholique, publié en 1992, expose de façon concise la foi, le dogme et les règles morales de l’Eglise. A propos de la réincarnation il renvoie à l’Epitre aux Hébreux et à Lumen Gentium : «    1013   Quand a pris fin « l’unique cours de notre vie terrestre » (LG 48), nous ne reviendrons plus à d’autres vies terrestres. « Les hommes ne meurent qu’une fois » (He9, 27). Il n’y a pas de réincarnation après la mort. »

 


*  Traduction de l’aphorisme 18, du cahapitre , III Des Résultats, des Yoga Sutra de Patanjali :  « Samskâra-sâshâtkaranât pûrva-jâtijnanam » 

Schnetzler Jean-Pierre « De la mort à la vie » Transmigration et Réincarnation, Faits et théories, Editions Dervy,2000

⑨*Stevenson Ian, «  20 cas suggérant le phénomène de réincarnation », Poche, collection J’ai Lu, 2007

Bibliographie :


Barou jean-pierre et Crossman Sylvie, « Tibet, une histoire de la conscience », Seuil, 2010

Le Catéchisme de l’Eglise catholique, publié en 1992, disponible sur internet

Dalaï Lama, « Ma terre et mon peuple » (trad. Yves Massip), Paris, éditions John Didier, 1963

« Epitre aux Hébreux », Nouveau Testament, Notice Jean Grosjean, Pleiade, 1971

Stevenson Ian, «  20 cas suggérant le phénomène de réincarnation », Poche, collection J’ai Lu, 2007


 

« La Bhagavad Gîta », trad A-M. Esnoul et O. Lacombe, Le Seuil, Points Sagesses, 1976

Lumen Gentium, La constitution dogmatique sur l’Eglise  (1964), disponible sur internet                         

Pascal Blaise, Pensées, Le Guern, édition de la Pléiade

Phan-Chon-Tôn, « Le Yoga de Patanjali », Ed. Adyar, coll. Hindouisme, 2000

Schnetzler Jean-Pierre « De la mort à la vie » Transmigration et Réincarnation, Faits et théories, Editions Dervy,2000

 Filmographie :


Kundun, de Martin Scorsese  (1997) 

Programme journalier de pratique individuelle


20 minutes de pratique journalière pour l'été:

1. générer les excellents états mentaux (5 min)

2. concentration  (5 min)

  3. Pranayama (5 min)  Nadi Shodana, ou Anuloma Viloma, ou Kapalabathi, ou Ujjayi Pranayama,

4. Salutations au soleil, petites ou grandes (5 min)

 Ces indications vous permettent de ne pas passer à coté d'un aspect essentiel de la pratique. Mais, n'hésitez pas à les individualiser.
Pour être sur de pratiquer correctement, ou approfondir votre pratique, vous pouvez consulter nos articles sur ces différents points.
N'hésitez pas à me faire part de votre progression, c'est pour vous que j'accomplis tout cela.
Christian Ledain

découvrez qui je suis

Justine m'a adressé la photo de cette statuette qu'elle a chez elle et qu'elle aime beaucoup. Elle m'a demandé si je pouvais identifier cette personne.

Petit jeu : sauriez vous l'identifier ?
Je vous aide: c'est en relation avec la pratique du Yoga.
Deuxième indice : ce n'est pas ma voisine de palier !

Donnez moi votre avis, je vous dirai si vous avez vu juste.



REPONSE
Que celles et ceux qui ont participé à ce petit jeu soient ici remerciés.
Voici les noms qui m’ont été proposés : Shiva, Amitabha,Tara, Lalita, Lakshmi, Durga, Sarasvati, Parvati, Shakti.

Pour savoir qui se trouve représenté, examinons les caractéristiques de cette statuette en bois.

Il s’agit assurément d’une représentation féminine,  ce qui exclut donc Amithaba et Shiva, même si celui-ci est parfois représenté sous une forme androgyne.
Cet être possède quatre bras qui attestent de sa puissance, bien supérieure à celle d’un être humain. Au milieu de son front, un troisième œil est ouvert, exprimant ainsi la connaissance du présent, du passé et du futur. Il s’agit donc d’une divinité.

Cette déesse repose sur un lotus largement ouvert. Cette fleur a pour particularité d’enfoncer ses racines dans la boue, tout en conservant des pétales d’une blancheur éclatante. Le lotus symbolise ainsi, pour l’Inde entière, la capacité de l’être humain à s’extraire des pesanteurs terrestres pour  s’élever vers l’absolu. En visualisant ce lotus, l’adepte qui rend un culte à la déité génère un ardent renoncement aux plaisirs du samsara qui nous maintiennent enchainés.
La déité est assise dans une position particulière : elle n’est pas installée en posture méditative (padmasana) car sa jambe droite se trouve dépliée. Par cette attitude, la déesse exprime sa promptitude à intervenir pour secourir ceux qui la prient.

Dans ses troisième et quatrième mains, situées à l’arrière-plan, la déesse tient la tige d’un lotus non épanoui. Cette fleur à peine entrouverte  symbolise le potentiel de création qui émerge des eaux du monde. La déesse est ainsi entourée d’un flot aquatique, symbole de fécondité.
Ses deux premières mains montrent chacune un mudra particulier, signe exprimant une orientation particulière donnée à l’esprit.

Ici, avec sa main droite, la déesse manifeste  Abhayamudra,  le signe de protection et de paix. La déesse exprime ainsi  silencieusement: « Que ceux qui me regardent soient délivrés de toute crainte ».
Sa main gauche est en Varamudra, symbole du don. Les richesses qui sont potentiellement offertes ici par la déesse sont de nature très variée : richesse matérielle (offre de biens), protection (soin, soutien de la vie), enseignement (sagesse qui libère du cycle des renaissances) et amour authentique. Ainsi, selon ses prières, l’adepte qui voue un culte à cette déité obtiendra en retour tel ou tel de ces présents. Notons que les formes très généreuses du corps de la déesse ne sont pas destinées à éveiller le désir sensuel de l’adepte, mais expriment symboliquement l’immense générosité qu’elle incarne.

Compte tenu de ces éléments, la déesse représentée ici se révèle être Lakshmi, la parèdre de Vishnu. La parèdre représente l’énergie du dieu, celui-ci étant par nature inactif.  Cette énergie (Shakti) constitue le principe féminin qui permet au dieu d’agir.
Dans la triade de l’hindouisme, constituée par Brahma, Vishnou et Shiva, le deuxième dieu  représente l’aspect de préservation, de protection de l’univers (Brahma symbolisant la création et Shiva la destruction).

La parèdre de Vishnou, Lakshmi, est l’une des grandes divinités de l’hindouisme, déesse de la fortune, de la fécondité, de la beauté, de l’intelligence et du bonheur. Elle accorde ses présents à ceux qui la prient avec ferveur.
Chacun peut se relier à elle, la célébrer dans son esprit et dans son cœur, seuls temples qui comptent véritablement.

VISHNOU
Christian Ledain

christianledain@wanadoo.fr